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Rabbit Boss

« Comme Cent ans de solitude, RABBIT BOSS hantera à jamais la conscience de l'histoire. »

--Le Figaro

« Un livre superbe, débordant, épique. »

--Alain Bosquet, Le Magazine Littéraire

« Un livre terrible. »

--Yves Berger, Le Nouvel Observateur

Pendant l'hiver 1846, une caravane qui voyageait entre le Kansas et la Californie se perdit dans les montagnes enneigées : ne survécut qu'une poignée d'hommes et de femmes qui se livrèrent à l'anthropophagie. Un chasseur washo, Gayabuc - premier personnage de l'immense fresque que constitue Rabbit Boss - les aperçoit et raconte aux siens ce qu'il a vu, des « fantômes blancs » mangeant des cadavres.

Symboliquement, le roman s'ouvre sur une vision de vaincus et de déchéance, thème qui va courir de génération en génération des années 1840 jusqu'à nos jours, de cette première image de Gayabuc le chasseur en passant par son fils, Captain Rex, qui collabore avec l'envahisseur en travaillant sur les chantiers du chemin de fer transcontinental, jusqu'à l'image poignante de Hallelujah Bob - la troisième génération - bébé trouvé au milieu des décombres dans les bras de sa grand-mère morte, qui devient prédicateur halluciné. Enfin, le livre s'achève sur le personnage pitoyable de Joe Birdsong - la quatrième génération - qui redécouvre le surnom de son ancêtre chasseur, « Rabbit Boss », le Seigneur des lapins. Il devient à son tour un fantôme, un fantôme rouge qui se dévore lui-même comme les Blancs mangeaient leurs morts, réduit, pour assurer sa subsistance, à empêcher les lapins de franchir une clôture de barbelés. Mais cette mission n'aura qu'un temps : la clôture va être électrifiée, munie d'un appareil de détection, et on n'aura plus besoin de lui. Quant au bout de terrain qui lui reste, des promoteurs s'ingénient à le lui extorquer pour le transformer en camping.

Rabbit Boss est un texte panoramique et puissant, un incroyable premier roman qui révèle un jeune et grand auteur. Vision de dérision et d'emportement, Rabbit Boss mérite le rapprochement avec les plus grandes oeuvres contemporaines qui chantent une misère magnifiée comme John Steinbeck l'a fait dans Les Raisins de la colère, ou Gabriel Garcia Marquez dans Cent ans de solitude, replantant le menu peuple villageois dans ses épopées et ses contes.

Traduit de l'anglais par Guy Durand